A propos

 

Les rêves de faïence d’Anne-Marie Falletta

 

Le parcours d’Anne-Marie Falletta est atypique à l’image de sa collection. Comment pourrait-il en être autrement quand cette créatrice avoue avoir embrassé sa carrière parce qu’elle ne trouvait pas son bonheur dans ce qu’on lui proposait : « Après avoir cherché en vain dans le commerce des carrelages originaux qui me convenaient, j'ai décidé de lancer ma propre collection de faïences au design original ! »

 

Il n’en faut pas plus en effet pour que cette jeune femme originaire de Nice, issue de l'école MJM en Architecture d'intérieur, décide de combler cette lacune suivant à la lettre la maxime populaire « On n’est jamais mieux servi que par soi même ! » Après s’être orientée vers la décoration d'intérieur, la création d'objets puis de vêtements, Anne-Marie suit une formation en infographie qui lui permet de dessiner quelques 200 modèles afin d’initier sa propre « griffe » de carrelages. Un catalogue raisonné - mais est ce bien raisonnable ? - qui compte aujourd’hui plus de 300 références !

 

« Expliquer mes carrelages c’est raconter ma vie. Conscientes ou inconscientes, mes influences sont multiples. Depuis la naissance jusqu'à l'instant présent, je pense que ce qui fait l'unicité d'une personne et de ses créations, c'est l’intensité de son vécu » Une profession de foi que confirme un parcours d’autodidacte inspirée où la passion pour toutes les formes d’art est le cœur de sillon. Une passion qu’elle a vécue pour le 7 ème art en prenant des cours d'histoire du cinéma à la faculté de lettres de Nice, puis en créant sa filmographie intime notamment en participant à la renaissance du Mercury, l’une des dernières salles de Nice classée « Art et essai ». Une passion également pour la peinture qui l’emmena en voyage d’étude et sur la route des musées après avoir suivi un cursus en histoire de l'art. Quand à l'architecture et au design, ils ont aussi leur part d’incidence dans son projet créatif d’autant qu’Anne-Marie travailla plusieurs années dans des cabinets d’architectes, tout comme enfin la musique, une discipline qu’elle pratique en tant que violoniste et compositrice. « Bref, très peu d’années de labeur sur le matériaux mais beaucoup d'années à expérimenter pleins de choses bien vivantes ! » Vivante, c’est l’impression première qui se dégage de sa collection révolutionnaire de carrelages aux motifs, chatoyants, lumineux, comme irradiés d’énergie. Une nouvelle génération de carrelages pour laquelle la créatrice à souhaiter mettre au pouvoir l’imagination, la couleur, la forme, le mouvement. Guère étonnant pour cette sudiste pur jus partagée entre le soleil des deux rives de la méditerranée et qui s’est toujours montrée avide de cultures et d’horizons nouveaux.

 

Aussi plutôt que d’emboîter le pas aux modes, Anne-Marie Falletta à préférer lâcher la bride à son imaginaire.  Son processus de fabrication est en cela plus proche de celui d’un dessinateur, d’un artiste plasticien que d’un artisan de Salerne « Je dessine mes motifs à la palette graphique d'un premier jet comme une esquisse. Ensuite je les retravaille ou pas car il m’arrive de laisser ce premier jet à l’état brut, pour en conserver toute sa fraîcheur, et cette imperfection qui tient à quelque chose d'enfantin » A contrario d’autres motifs, procèdent d’une logique strictement mathématique, parfois assez complexe que l’artiste a mis au point « Enfin, je rajoute les couleurs souvent d'une manière instinctive, ou par tâtonnements jusqu'à obtenir le résultat escompté » Mais comme tout créateur il arrive aussi à Anne-Marie de créer dans l’urgence ces motifs avec un stylo sur une nappe de restaurant. Quant à l’usinage des modèles créés dans son studio niçois, il est confié à un partenaire qui imprime à Clermont Ferrand ses motifs.« Ce procédé d’impression sur faïence offre une liberté absolu de création graphique pour au final une qualité de carrelage irréprochable à prix abordables »  Quant à ses sources d’inspirations, elles peuvent provenir d’une scène de film, d’un tableau, d’une émotion, d’une période de l'histoire, d’une personne proche ou d’une célébrité, d’un paysage ou d’un souvenir.  « J'ai créé un carrelage qui s'appelle Pompomgirl un autre Baker Street ou encore Bubble, Mystic Holidays, Pierre Etaix, Ensuite à chacun de le ressentir différemment, et de se l’approprier »

Parcourir son riche catalogue foisonnant d’influences, classé par saisons puis par « microclimats » poétiques, c’est faire un voyage autour du monde, celui de la diversité et de l’intime de l’artiste. Un voyage qui vous mènera des rives exubérantes de l’Amérique du Sud à celles plus spartiates de l’Europe du nord, de Basquiat à Mondrian, des azulejos à la pure abstraction, d’Ivan le terrible à David Bowie.  

 

En donnant une totale liberté de langage aux carrelages décoratifs, la collection Anne Marie Falletta, réactive les envies et réinvente les modes d’usage. Inutile d’attendre d’avoir une pièce entière à refaire quand on a un coup de cœur pour un de ces motifs artistiques. On peut faire revivre un pan de mur, rehausser de frises une salle d’eau, personnaliser une cuisine avec une crédence originale. Tout est envisageable et personnalisable à souhait car chaque modèle se décline avec sa propre gamme de carreaux unis assortis.

La vie est si courte, qu’il serait dommage de se priver de la richesse d’expression qu’offre une telle palette d’émotions signées Anne-Marie Falletta.

 

La collection Anne-Marie Falletta est disponible sur le site web www.tiles-design.com  

 

 

Quelques anecdotes quand même sur ce qui a peut-être déterminé mes choix. Je suis née à Alger, je suis arrivée à l'âge de 3 ans à Nice. Je me rappelle qu'à l'âge de 2, 3 ans, encore à Alger, en bas de l'immeuble ou nous habitions mes parents et moi, il y avait une épicerie qui faisait aussi droguerie. Lorsque je passais devant, dans la vitrine j'étais toujours fascinée par les craies de couleur. Je voulais que ma mère me les achète et  je les regardais comme une vraie gourmandise.

A cette même période, elle m'enfermait parfois dans le cagibi de notre appartement quand je faisais des bêtises. De là je me suis mise à adorer être enfermer dans ce lieu parce que je lisais des livres d'adulte pensant que je savais vraiment lire, mais en fait j'inventais des histoires que je croyais lire pour de bon. C'est comme cela que j'ai commencé à développer mon imaginaire. C'était devenu un jeu entre ma mère et moi, elle me mettait au cagibi, je ne voulais plus en sortir. La punition s'était inversée.

Plus tard à Nice à la maternelle, je n'aimais pas trop aller à l'école, mais l'après-midi était réservé à la peinture. J'avais pour habitude de jouer avec mon pied contre la porte de l'ascenseur de l’immeuble où j'habitais, bien-sûr je me faisais réprimander par mes parents, mais je continuais quand même à le faire. Un jour mon pied s'est coincé, je me suis fait très mal. J'étais surtout très malheureuse parce que l'après midi j'allais manquer l'école pour le moment de peinture, c'était catastrophique pour moi plus que mon pied gonflé. J'ai supplié, j'ai pleuré comme s'il y en allait de ma vie jusqu'à ce que j'obtienne de ma mère de m'envoyer quand même à l'école avec un pied dans une chaussure et l'autre bandé dans une pantoufle. Je me souviens encore de la joie d'aller à l'école cet après-midi là, comme si j'étais la reine du monde. C'est là que je me suis dis que je voulais être peintre.

A l'âge de 14 ans, je dessinais beaucoup. Au collège mon professeur de dessin me faisait parfois noter mes propres dessins, je me mettais des notes assez sévères mais j'étais très fière d'avoir le privilège de pouvoir le faire. C'est également à cette période que j'ai décidé que je ferai des études de décoratrice d'intérieur. Sur le moment mes parents s'y sont opposés, j'ai donc remis cela à plus tard.

Voilà ce sont quelques souvenirs sur un long chemin, quelques prémices d'une histoire qui s' écrit chaque jour, mon besoin de créer, de chercher, d'inventer, probablement pour ne pas sortir tout à fait de l'enfance.


Remerciements à


J.P Deseure pour la création du logo, la traduction en anglais. Pour ses conseils avisés, sa disponibilité et son soutien affectif au quotidien.

Clément de l'Agence Cinquante5 qui a réalisé mon site. Pour sa gentilesse, sa patiente, ses bonnes idées, sa compétence et sa réactivité à toutes mes demandes.

Carpediem Services pour le réfèrencement et ses précieux conseils informatiques

Aseed Fotographiste, pour ses photos superbes, pas évidentes surtout sur le site de fouille archéologique.

Au Laboratoire du Lazaret de Nice qui a accepté de nous faire confiance sur leur site de fouille pour réaliser nos photos.

Ma fille Luana Manfredi pour ses encouragements, sa tendresse et pour avoir accepté de servir de modèle.

A mes carrelages New-York et Minimal qui ont bien voulu poser sur les photos sachant qu'ils avaient bien sûr le premier rôle.


Article de Nice-Matin du 07 octobre 2013


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